José ngel Valente. Anniversaire de sa mort. Poèmes

Photographie : José Ángel Valente. Institut Cervantès.

José Angel Valente est né à Orense en 1929 et est décédé un jour comme aujourd'hui 2000. Il a étudié Philologie romantique à Saint-Jacques-de-Compostelle et à Madrid et a été professeur de littérature à l'Université d'Oxford. C'était aussi essayiste, traducteur et avocat ainsi que poète, avec une œuvre qui a reçu plusieurs prix tels que le Prix Adonais, le Prix Prince des Asturies pour les Lettres, le Prix National de Poésie ou le Prix Reina Sofía. C'est un sélection de poèmes pour le découvrir ou s'en souvenir.

José Ángel Valente - Poèmes

Quand je te vois comme ça, mon corps, si déchu...

Quand je te vois comme ça, mon corps, si déchu
À travers tous les coins les plus sombres
de l'âme, en toi je me regarde,
comme dans un miroir d'images infinies,
sans deviner lequel d'entre eux
nous sommes plus toi et moi que les autres.
Mourir.
Peut-être que mourir n'est pas plus que ça
reviens doucement, corps,
le profil de votre visage dans les miroirs
vers le côté le plus pur de l'ombre.

L'amour est dans ce que nous avons tendance...

L'amour est dans ce que nous avons tendance
(ponts, mots).

L'amour est dans tout ce que nous hissons
(rires, drapeaux).

Et dans ce que nous combattons
(nuit, vide)
pour le véritable amour.

L'amour est dès que nous nous levons
(tours, promesses).

Dès que nous ramassons et semons
(enfants, avenir).

Et dans les ruines de ce que nous sommes tombés
(dépossession, mensonge)
pour le véritable amour.

L'ange

À l'aube,
quand la dureté du jour est encore étrange
Je te retrouve sur la ligne précise
d'où la nuit s'éloigne.
Je reconnais ta sombre transparence
ton visage n'est pas visible,
l'aile ou le bord avec lequel j'ai combattu.
Soit tu reviens, soit tu réapparais
à l'extrême limite, monsieur
de l'indistinct.
Ne pas séparer
l'ombre de la lumière qu'elle a engendrée.

Question

Transformer le mot en matière
où ce que nous voulons dire ne peut pas
pénétrer plus loin
de ce que l'affaire nous dirait
si pour elle, comme un ventre,
appliquer délicatement,
nu, ventre blanc,
délicate l'oreille à entendre
la mer, l'indistinct
rumeur de la mer, qu'au delà de toi,
l'amour sans nom, vous engendre toujours.

Le désir était un point immobile...

Les corps sont restés du côté solitaire de l'amour
comme s'ils se niaient sans nier le désir
et dans ce déni un nœud plus fort qu'eux
les unir indéfiniment.

Que savaient les yeux et les mains,
quel goût avait la peau, qu'est-ce qu'un corps retenait
du souffle de l'autre, qui a enfanté
cette lente lumière immobile
comme seule forme de désir ?

Le péché

Le péché est né
comme la neige noire
et des plumes mystérieuses qui se sont éteintes
grincement sinistre
de l'occasion et du lieu.

égoutté pressé
avec un halètement triste
sur le mur du regret,
entre des caresses obscures
d'homosexualité ou de pardon.

Le péché était le seul
objet de vie.

Méchant gardien des mains hagards
et les adolescents mouillés traînent
dans le grenier de la mémoire morte.

A plusieurs reprises...

A plusieurs reprises
la tête claire.

Dans de nombreuses lumières
votre taille chaude.

A plusieurs reprises
votre réponse soudaine.

Votre corps est longtemps immergé
jusqu'à cette nuit sèche,
jusqu'à cette ombre.

Cette image de toi

Tu étais à mes côtés
et plus proche de moi que mes sens.

Tu parlais de l'intérieur de l'amour
armé de sa lumière.
Jamais de mots
d'amour plus pur respirera.

Était ta tête doucement
penché vers moi.
Tes cheveux longs
et ta taille heureuse.
Vous avez parlé du centre de l'amour
armé de sa lumière,
un après-midi gris de n'importe quel jour.

Mémoire de ta voix et de ton corps
ma jeunesse et mes mots soient
et cette image de toi me survit.

Cuando el amor

Quand l'amour est un geste d'amour et qu'il reste
vider un seul signe.
Lorsque la bûche est dans la maison,
mais pas la flamme vivante.
Quand c'est le rite plus que l'homme.
Quand avons-nous commencé
répéter des mots qui ne peuvent pas
évoquer les perdus.
Quand toi et moi sommes face à face
et une étendue déserte nous sépare.
Quand la nuit tombe
Quand on se donne
désespérément espérer
que seul l'amour
ouvre tes lèvres à la lumière du jour.

Sources : A medio voz - Zenda Libros


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