Grande Guadalupe, poète Madrilène, essayiste et critique, est décédé à Madrid dès le début de 2021 en raison de maladie cardiaque, avec 55 ans. Fille unique des poètes aussi Felix Grande et Francesca Aguire, avec elle s'achève une lignée littéraire exceptionnelle. Dans sa mémoire, va ceci sélection de 4 poèmes appartenant à son travail.
Grande Guadalupe
Diplôme en Anthropologie sociale de l'Université Complutense, il a participé tout au long de sa carrière à des événements littéraires tels que le premier spectacle de poésie ibéro-américain et le festival international de poésie de Medellín, ou le festival INVERSO Madrid. En tant que critique littéraire, elle a travaillé à El Independiente, El Urogallo, Reseña ou El Mundo, entre autres journaux et magazines.
Il a également travaillé dans le domaine de la communication de la Théâtre royal et était responsable de l'activité poétique de la Université populaire José Hierro, à San Sebastián de los Reyes.
En 1995, elle a reçu le prix Rafael Alberti par Le livre de Lilith, et a également publié les livres de poésie La clé de brouillard, Cartes de cire y Hôtel pour hérissons.
4 poèmes
Le frêne
Dictionnaire d'inventaire
liste numéro précis
calcul d'une langue
que nous ne pouvons pas comprendre
Je dis que l'oubli n'existe pas;
il y a la mort et les ombres de ce qui est vivant,
Il y a des épaves et des souvenirs pâles
il y a de la peur et de l'insouciance
et encore des ombres et du froid et de la pierre.
L'oubli n'est qu'un artifice du son;
juste une fin perpétuelle qui va
de la viande à la peau et de la peau aux os.
Tout comme les premiers mots sont faits d'eau
et puis de la boue
et après la pierre et le vent.
Instant
Marcher ne suffit pas
la poussière de la route ne fait pas la vie
Le regard au loin
Eau sur papier
et mousse sur le mot
Vous êtes une fissure dans le temps, Père:
rien en vous ne dure et tout reste.
Prononcez le premier mot
et le désastre était tout un,
à ce moment où nous vous dessinons
le visage des jours.
Il ne pouvait pas être,
ça ne pourrait jamais être,
ça n'aurait jamais pu être,
et pourtant tenaces sont les ombres
dans sa vocation de chair,
têtu ton souffle
et têtu sa parole.
La vie n'a pas de nom.
Le sentier
Nous sommes une question d'étrangeté
qui allait nous dire
que nous avons tant souffert
Mais notre mémoire ne brûle pas
et on ne sait plus mourir
Mémoire de vie,
souvenir des jours et de la vie,
couteau qui ouvre le monde
répandre des tripes que je ne peux pas déchiffrer.
Souvenir des après-midi et de la lumière,
tu illumines le regard
tu es la vigie implacable,
la boussole sévère, le témoin de la prison
qui noue le temps dans son donjon.
Que recherchez-vous, mémoire, que recherchez-vous.
Tu me suis comme un chien affamé
et vous tendez votre regard de pitié à mes pieds;
reniflant, pernicieux, sur le chemin
la trace des jours qui étaient,
qu'ils ne le sont plus et ne le seront jamais.
Les haillons du bonheur vous habillent
et la désolation vous a rendu prudent;
mémoire de la vie, mémoire des jours et de la vie.
À côté de la porte
La maison est vide
et le parfum de l'espoir malveillant
parfumer chaque coin
Qui nous a dit
alors que nous nous étendions vers le monde
que nous trouverions jamais
refuge dans ce désert.
Qui nous a fait croire, faire confiance,
-pire: attendre-,
que derrière la porte, sous la coupe,
dans ce tiroir, après le mot,
dans cette peau,
notre blessure serait guérie.
Qui a creusé dans nos cœurs
et plus tard je ne savais pas quoi planter
et nous a laissé cette fosse sans graine
où il n'y a que de l'espoir.
Qui est venu ensuite
et il nous a dit doucement,
dans un instant de cupidité,
qu'il n'y avait pas de coin à attendre.
Qui était si impitoyable, qui,
qui nous a ouvert ce royaume sans coupes,
sans portes ni heures douces,
sans trêves, sans paroles pour forger le monde.
Tout va bien, ne pleurons plus
le soir tombe encore lentement.
Prenons le dernier tour
de cette misérable espérance.
Fuentes: El Mundo - Poèmes de l'âme
Quels beaux poèmes et quelle femme éloquente et exemplaire.
-Gustavo Woltmann.